Cette course est tout simplement magique. C’est une des premières courses de l’année, sur route ouverte, aux prémices de l’hiver et pour pimenter le tout, elle se déroule de nuit.
Plusieurs courses sont proposées, mais avec Audrey, Ratanak, Brigitte et Marion, nous avons choisi cette année le 15 kilomètres solo. Chloë restera avec l’organisation, comme bénévole, et on la retrouvera à l’arrivée, organisée cette année au chaud, mais là je vais trop vite !
Le départ s’effectue à quelques mètres de la gigantesque sculpture de Jean Dubuffet, La Tour aux Figures, encore plus énigmatique à la lueur des centaines de frontales des runners massés devant le portique de chronométrage, sponsorisé par Brooks.
Pile à l’heure, nous prenons le départ à 21h30, et traversons tout le parc de l’île Saint-Germain. Ça glisse pas mal, on voit bien que nous ont précédé sur le parcours les marcheurs et coureurs des épreuves précédentes qui ont un peu massacré sans le vouloir le début du parcours car le sol est très détrempé..
On quitte l’île, on traverse la seine dont la crue est impressionnante cette année et nous voilà déjà au pied de la route des gardes, que nous ne prendrons pas puisque nous tournons à gauche pour rejoindre le fameux sentiers des pucelles, 250 mètres à 16%. On ne fait pas les malins. Il parait qu’Audrey, quelques encablures derrière nous avec Brigitte et Marion, n’était pas ravie. Seuls quelques jeunes runners intrépides et bien affûtés ne marcheront pas. Pour notre part, marche rapide et retour à la course, dès que la déclivité nous le permet.
Ensuite, nous traverserons le jardin botanique, expérience fantasmagorique, car à la lueur de nos frontales, les massifs et les arbres prennent des formes surréelles. On dirait des géants immobiles qui nous regardent passer, médusés par ce cortège énigmatique de lucioles géantes.
Ce qui est vraiment plaisant dans cette course c’est que l’on passe son temps à monter et descendre les coteaux de la ville d’Issy-les-Moulineaux. On peut dire qu’on ne s’ennuit pas. Et lorsque l’on redescent complètement au niveau de la mairie d’Issy-les-Moulineaux, et bien croyez-moi, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, car dès que l’on prend à gauche, ça remonte de nouveau. Les bénévoles sont présents à chaque passage piéton, la plupart vêtus de leurs gilets jaunes “Karl Lagerfeld”… et ils n’ont de cesse de nous encourager. Ce sont eux les héros de cette course, car immobiles, ils ont du souffrir du froid, ce qui n’était pas notre cas. Les automobilistes dans l’ensemble jouent le jeu et patientent, eux aussi, certainement surpris de voir une horde de coureurs, équipes de frontales, déambuler dans leur ville en pleine nuit, sous une petite pluie fine bien glaciale.
Les sensations sont là, c’est certainement ce qui fait que cette course est tant appréciée par les participants. Le froid (même si nos équipements se sont révélés très efficaces), une légère pluie par instant, la nuit qui ajoute aux sensations particulières bien entendu, et puis le calme dans les rues d’Issy-les-Moulineaux. Tous nos sens sont en éveil et nous n’avons pas forcément l’habitude de conditions de courses comme celles là.
Cette épreuve est aussi une occasion de découvrir, ou redécouvrir Issy-les-Moulineaux, pour ceux qui y habitent, ceux qui habitent les localités voisines, ou bien comme Audrey et Ratanak ceux qui habitent bien plus loin, et qui ont fait l’effort de venir à Issy.
Après des côtes, des descentes, des marches, qu’elle ne fût pas notre surprise lorsqu’à 1,5 K de l’arrivée, nous nous entendons dire “encore 200 mètres et c’est fini…”. Certains semblaient furieux de cette tromperie sur la distance, d’autres plutôt ravis de s’affranchir des derniers kilomètres. Pour notre part, avec Ratanak, nous avions plutôt imaginé lâcher les chevaux à ce moment là. Du coup c’était un peu raté. Et puis pour couronner le tout, à 150 mètres de l’arrivée, voilà ma GoPro qui passe en mode photo rafale, ce qui m’a contraint de m’arrêter, et de relancer ma caméra via l’Apps de mon smartphone, autant dire que cela m’a coûté à minima une bonne minute. Mais au final cela n’est rien face au plaisir d’avoir capté cette course en vidéo, et de vous la faire partager sur ce blog, et sur Instagram.
Quelques mots concernant l’arrivée qui, contrairement à l’édition précédente, se déroulait dans la Halle des Sports Christiane Guillaume, le même gymnase où nous avions déposé nos consignes mais qui n’était pas le lieu de départ de la course. Là nous attendait, le speaker, mais aussi un DJ avec une ambiance clubin, et bien entendu, notre bénévole préférée, Chloë dernière les stands de ravitaillement.
Au final, je pense que si j’ai raté un truc sur cette course, c’est après l’arrivée, en longeant les stands de ravitaillement, je me suis rué sur le chocolat chaud, puis j’ai découvert qu’il y avait de la soupe, à laquelle ma gourmandise et mon estomac vide n’ont su résister. Le sucré avant le salé, un peu comme si on courrait en moonwalk !